CONCERT DE CLÔTURE

HISTOIRE DE LA PASSION

Création musicale et chorégraphique, d’après la Johannes Passion de J.S. Bach

Dimanche 10 juillet, 17h – église Saint-Louis à Besançon
entrée libre avec participation au chapeau

Le Cortège d’Orphée
Anthony Lo Papa, direction

Si le récit de la Passion est un des textes fondateurs de la culture occidentale, ce n’est pas seulement parce qu’il est au cœur de la naissance d’une religion qui devait révolutionner l’équilibre du monde. Il comporte une dimension brûlante qui dépasse très largement la question religieuse : à l’instar des tragédies d’Eschyle ou Sophocle, il met en scène un personnage martyrisé pour s’être élevé contre l’ordre politique au nom de la proclamation d’un idéal supérieur. Antigone fait-elle autre chose quand, au nom des lois non écrites, elle offre une sépulture à son frère frappé d’anathème par le pouvoir de Thèbes ? N’y a-t-il pas une universalité de ce mythe et de la figure en un sens socratique de Jésus ?
C’est pourquoi nous proposons dans cette Histoire de la Passion une version réduite, le canevas de la Johannespassion de Bach, pourrait-on dire. L’appui de la mise en espace et de la danse, confiées à Camille Ollagnier, artisan de notre Ecce Homo d’Orgue en ville 2015, permet d’éloigner ce chef-d’œuvre du concert décoratif, et de questionner sa signification dans le monde d’aujourd’hui, la permanence des enjeux de l’injustice, de l’amour, du sacrifice.

Le Cortège d’Orphée voit le jour en 2013 à Besançon autour d’un projet simple : remettre en question le règne du concert en s’appuyant sur les œuvres elles-mêmes. Ensemble à géométrie variable, il réunit des artistes autour des préoccupations que sont le contexte des œuvres, leur signification, le formatage croissant des artistes, l’évolution des publics.
Il s’efforce de rendre parlantes les œuvres en élaborant des formes de présentation originales, centrées sur le public d’aujourd’hui, l’actualité et l’universalité des pièces : moments musicaux domestiques, passerelles entre musique et littérature, manifestations interactives avec les spectateurs, médiation, écriture dramatique ou musicale de programmes privilégiant le fond et réhabilitant l’importance du texte.
Il défend une pratique de la musique dans laquelle la performance retient moins l’attention que l’émotion distillée par l’œuvre, dans laquelle le succès n’est pas lié au prestige, dans laquelle l’amour de l’œuvre et l’envie de la servir l’emportent sur les égos et la critique.

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