Concert de clôture

Dimanche 7 juillet 2024, 18h – théâtre Ledoux
entrée libre avec participation au chapeau

CARMINA BURANA

Le Cortège d’Orphée
Dorian Simon & Julien Cudey, percussions
avec la participation d’élèves de la classe de percussions du CRR du Grand Besançon
Jean-Michel Dayez, piano
Sylvain Heili, orgue
Anthony Lo Papa, direction

Seule œuvre de Carl Orff restée célèbre en France, les Carmina (chants) Burana (de Beuern) sont une cantate composée en 1935-1936 sur des poèmes médiévaux tirés de manuscrits découverts au monastère de Benediktbeuern. Elle fait partie du triptyque des Trionfi imaginé par un compositeur latiniste et helléniste dont on ne retient trop souvent que la vigueur rythmique (bien réelle et à l’origine d’une méthode de pédagogie de la musique bien connue outre-Rhin). Pour les dix ans du Cortège d’Orphée, il fallait une œuvre phare, mais pas juste un tube : les Carmina présentent de nombreuses problématiques d’interprétation, à commencer par un texte dans des langues difficiles (latin, moyen haut-allemand, ancien français) dont les enjeux sont parfois lointains. Sa signification plurielle, sa poésie singulière, ses éclats éruptifs et sa suavité n’excluent ni le grotesque ni le tragique, et c’est un défi passionnant que d’essayer de rendre compte de sa complexité sans sacrifier son efficacité diabolique (ce n’est pas pour rien que son chœur introductif fait un malheur dans la culture pop). Une adaptation pour piano, orgue, percussion et chœur permettra de jeter un jour nouveau sur le texte de cette œuvre aussi radicale que facétieuse.

Le Cortège d’Orphée voit le jour en 2013 à Besançon autour d’un projet simple : remettre en question le règne du concert en s’appuyant sur les œuvres elles-mêmes. Ensemble à géométrie variable, il réunit des artistes autour des préoccupations que sont le contexte des œuvres, leur signification, le formatage croissant des artistes, l’évolution des publics.
Il s’efforce de rendre parlantes les œuvres en élaborant des formes de présentation originales, centrées sur le public d’aujourd’hui, l’actualité et l’universalité des pièces : moments musicaux domestiques, passerelles entre musique et littérature, manifestations interactives avec les spectateurs, médiation, écriture dramatique ou musicale de programmes privilégiant le fond et réhabilitant l’importance du texte.
Il défend une pratique de la musique dans laquelle la performance retient moins l’attention que l’émotion distillée par l’œuvre, dans laquelle le succès n’est pas lié au prestige, dans laquelle l’amour de l’œuvre et l’envie de la servir l’emportent sur les égos et la critique.

Formé à Lille, puis à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth (Belgique) par Jean-Claude Vanden Eynden et au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Jean-Michel Dayez s’épanouit aujourd’hui sur scène, en solo ou en musique de chambre.
Lauréat du concours international d’Anvers, des fondations Meyer et Emile Bernheim, il s’engage depuis dans de nombreux projets musicaux. Il est notamment le pianiste du trio Leos et membre du collectif Arties avec lequel il voyage dans le monde entier. Il participe à de nombreux récitals avec chanteurs, avec acteurs, vidéastes…
Jean-Michel Dayez a enregistré avec Xavier Gagnepain l’intégrale de la musique pour violoncelle et piano de Fauré (5 Diapasons, Editor’s choice du Times) l’intégrale des sonates pour violoncelle et piano de Beethoven avec Nicolas Deletaille, un disque monographique du compositeur Vincent Paulet, les trois premiers trios de Beethoven avec le trio Leos (5 Diapasons…) Son dernier enregistrement « Chausson Le littéraire » a notamment été choisi « disque de l’année » par France Musique.
Titulaire du Certificat d’Aptitude, Jean-Michel Dayez enseigne aujourd’hui avec enthousiasme à Lille (Conservatoire et École supérieure), au Conservatoire Royal de Mons (Belgique), et à l’académie festival des Arcs depuis plus de dix ans.

Sylvain Heili débute ses études musicales par le piano dans les classes de Thierry Colas et Françoise Bellefleur et se perfectionnera plus tard avec Jean-Michel Dayez au conservatoire de Lille.
En 1989, il débute l’orgue au conservatoire de Reims dans la classe d’Olivier Latry puis de Jean-Philippe Fetzer avec qui il obtient une médaille d’or en 1994. Les deux années suivantes, on lui décerne la licence de perfectionnement (mention très bien) et le premier prix supérieur interrégional dans la classe de Pierre Méa.
En 1997, il est admis au conservatoire national supérieur de musique de Lyon où il obtient, trois années plus tard, le diplôme national d’études supérieures musicales dans la classe d’orgue de Jean Boyer et Liesbeth Schlumberger.
En août 2007 il est nommé organiste résident du Concert Hall « Kitara » de Sapporo (Japon) pendant une année durant laquelle, en plus d’une activité de pédagogue, il se produit lors de nombreux récitals dans les plus grandes salles (Kyoto, Metropolitan Art Space de Tokyo, Kobe etc.) et se produit en soliste lors d’une tournée de concerts avec le NHK Symphony Orchestra de Tokyo.
En avril 2009, il remporte le deuxième prix d’interprétation du concours international d’orgue de Lyon.
Après avoir été suppléant au grand orgue de la cathédrale de Reims, il est à présent organiste à l’église Saint-Léger de Lens.
Il a enregistré trois disques, un pour la salle de concert Kitara de Sapporo et deux pour le label Hortus dans la collection “Les Musiciens et la Grande Guerre”.
Il est professeur d’orgue et pianiste accompagnateur pour la danse classique au conservatoire à rayonnement régional de Douai.
Il est régulièrement invité comme musicien supplémentaire de l’Orchestre National de Lille et se produit régulièrement en concert dans toute la France (dont Notre-Dame de Paris en 2016), en Allemagne, Belgique et au Japon.

Né en 2003 à Besançon, Dorian Simon débute sa pratique musicale à l’Ecole de musique du Pays d’Ornans à l’âge de 9 ans dans la classe de percussions de Julien Cudey, puis celle de piano de Catherine Boichut. Il intègre ensuite le Conservatoire à Rayonnement Régional (CRR) de Besançon dans la classe de Marion Frétigny où il obtient son Diplôme d’Etudes Musicales mention Très Bien à l’unanimité. Il est actuellement en classe préparatoire à l’enseignement supérieur aux côtés de Jean-Baptiste Leclère, Romain Maisonnasse, Vassilena Serafimova (CRR Saint-Maur-des-Fossés) et Nicolas Lamothe (CMA17 Paris).
Il a l’occasion de côtoyer des orchestres et ensembles aussi bien amateurs que professionnels (Orchestre Victor Hugo de Franche-ComtéTetraktys, le Cortège d’OrphéeBigger, Les Percutés, l’Allée des Cerisiers) dans un répertoire éclectique allant du classique au contemporain.
À la rentrée 2024, il rejoindra la classe de marimba d’Eric Sammut au CRR de Paris.

Julien Cudey est professeur de percussions au CRR du Grand Besançon ainsi au Conservatoire de Montbéliard. Il est également musicien de l’orchestre Victor Hugo. Très impliqué dans la vie associative, il intervient régulièrement en master classe et dans les écoles pour faire découvrir les instruments à percussions et leur répertoire. Il porte le partenariat avec le Conservatoire du Grand Besançon en accompagnant trois élèves de sa classe dans ce projet musical d’envergure.

Parallèlement à une formation éclectique (flûte et traverso, clavecin, luth, écriture, MAO, analyse, ondes Martenot, musicologie, danse baroque, lettres et langues ), Anthony Lo Papa étudie au CNR de Besançon puis à Montreuil avant d’entrer en 2003 au CNSM de Paris dans la classe de Mireille Alcantara, où il suit les masterclasses de Jeanine Reiss et Margreet Honig, et dont il sort diplômé en 2007. 
Il y obtient en 2010 le Certificat d’Aptitude de technique vocale. Son répertoire va de la musique ancienne à la musique contemporaine. Il chante avec le même plaisir la musique sacrée de Bach et Monteverdi, les opéras de Purcell et Lully, que Stimmung de Stockhausen ou les pièces de Brecht/Weill. 
Il incarne à la scène les rôles de Mozart, Haendel, Britten autant que plusieurs créations. Il a travaillé avec des personnalités comme William Christie, Laurence Equilbey, Daniel Harding, Marc Minkowski, Kurt Masur, Vincent Dumestre, s’est produit dans de nombreux pays – Europe, Canada, Chine – et avec des institutions telles que le TCE, le Châtelet, la Comédie-Française. 
Il mène une activité intense autour du Lied et de la langue allemande, ponctuée de projets plus ou moins pédagogiques dont diverses masterclasses, une intégrale Schubert et une introduction à Wolf destinée au public français, et a publié un mémoire de Master sur la diction lyrique franco-allemande. Il collabore avec plusieurs ensembles vocaux, dont Aedes, Sequenza 9.3 et Contraste. Il fonde en 2013 son propre ensemble, le Cortège d’Orphée, à l’occasion d’un spectacle Didon et Énée de Purcell et Actéon de Charpentier à Besançon en 2014, début d’une série de concerts dont une tournée autour des Leçons de Ténèbres de Couperin en France et à l’étranger.